Eric Luna, Administrateur délégué du Stics asbl
13 décembre 2018
« Madame, Monsieur,
Bonjour à toutes et à tous,
Au nom de l’équipe du Stics, je vous souhaite la bienvenue dans cet espace de réflexion organisé en partenariat avec spmt-arista asbl.
Vous êtes nombreux à avoir répondu à notre invitation, c’est dire si le thème que nous allons aborder est particulièrement porteur de sens et d’actualité.
Nos réalités d’interventions en accompagnements individuels ou en supervisions d’équipes nous montrent qu’il y a de façon évidente des équilibres fortement perturbés dans la relation au travail.
De façon plus large, vous le savez, les exemples sur ces réalités abondent et sont médiatisés sous différentes formes, via des films documentaires comme « Burning Out » réalisé par Jérôme le Maire, projeté ce matin.
Aussi, notre but aujourd’hui n’est pas de nous appesantir sur des constats qui font déjà consensus mais d’ouvrir la réflexion sur les changements à apporter, les innovations à mettre en œuvre, et par-delà, aboutir à une série de recommandations que nous vous souhaitons utiles dans vos contextes professionnels.
On peut fustiger l’intrusion des principes du néo management ou des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans la sphère des activités non marchandes ou encore la précarisation croissante de certaines catégories de travailleurs.
Il n’en demeure pas moins que la réalité de la souffrance psychosociale est souvent assez complexe à appréhender, car elle implique tout à la fois des carences immédiatement perceptibles et d’autres moins visibles dont le délitement est progressif.
Nous avons à cœur, ainsi que les autres organisations présentes aujourd’hui, de vous soutenir pour élargir le prisme de notre compréhension du problème et mettre en œuvre les actions les plus adaptées.
Le burn-out, l’effondrement personnel, l’absence prolongée, constituent des stigmates d’un dysfonctionnement de plus en plus généralisé, d’équilibres rompus.
Autant d’échecs collectifs au sein des organisations qui, vous le savez, ont des impacts humains, psychologiques, économiques et sociétaux.
Comment y répondre ? Comment dépasser ces situations et retrouver l’équilibre ?
Notre propos ne sera pas ici de vous confier du « prêt à porter » ou des solutions « clés en main ». Mais fidèles à nos principes d’organisation et de service en éducation permanente, nous chercherons plutôt à vous permettre de mener une réflexion éclairée par des expertises qui envisagent cette problématique sous différents angles d’approches.
Vous représentez ici +/- 90 organisations issues de secteurs très différents (Hôpitaux, Parquet, associatif, Communes & Cpas, institutions d’hébergement, petite enfance…), c’est dire si vos/nos réalités de travail sont affectées de façon transversale.
Sans doute devons-nous réapprendre collectivement à coopérer et à nous organiser pour remettre le travail au cœur des rapports de force, que ce soit en termes de contenu, d’organisation et de conditions.
Nous avons souhaité ouvrir l’invitation principalement aux cadres, chefs de projets et responsables d’équipe, convaincus qu’ils peuvent constituer des leviers du changement et infléchir la problématique au sein de leur propre organisation.
Pour vous y aider, ou du moins y réfléchir ensemble, nous avons réuni un panel d’experts issus d’horizons différents. Jean Cornil, que nous remercions pour sa participation, a accepté d’animer et de modérer les deux débats. Le premier en fin de matinée après la projection du film, le second avec le panel d’intervenants cet après-midi.
Vous aurez bien entendu la possibilité de poser des questions orales en fin de matinée et orales et écrites cet après-midi. Le fait d’accueillir presque 200 participants nous a conduits à vous proposer de formuler des questions par écrit. Vous recevrez ce midi un petit carton sur lequel nous vous invitons à rédiger lisiblement votre question et à l’adresser à/aux experts de votre choix pour le débat de cet après-midi. Une urne est placée à l’entrée de la salle pour les recevoir.
J’adresse nos remerciements pour leur soutien à la Commission communautaire française, à Madame Cécile Jodogne, Ministre de la Fonction Publique et de la Santé du Gouvernement bruxellois, Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale et à Madame Fadila Laanan, Ministre-Présidente du Gouvernement francophone bruxellois.
Je vais à présent céder la parole à Madame Jadoul, représentante de spmt-arista et vous souhaite une journée remplie de réflexions qui puissent outiller vos futures actions en matière d’amélioration du bien-être au travail.
Merci encore de votre présence. »
Catherine Jadoul, Manager Département psychosocial de spmt-arista
« Je dirige le Département psychosocial de spmt-arista, qui est un Service Externe pour la Prévention et la Protection au Travail (SEPP). En tant que SEPP, nous avons comme mission la surveillance de la santé des travailleurs et la gestion des risques, qu’ils soient physiques ou psychosociaux. Spmt-arista est le 3ème SEPP le plus important en Belgique, et le 1er sur le marché francophone, avec une expertise importante dans le secteur hospitalier, non-marchand et public en général.
Au départ, il y a 50 ans, les SEPP ont été créés dans le but de faire diminuer le nombre et la gravité des accidents du travail et des maladies professionnelles. On peut dire qu’actuellement ces objectifs ont été globalement atteints. Aujourd’hui, les besoins les plus importants des entreprises et des organisations ne sont plus ceux-là. Aujourd’hui, c’est la souffrance au niveau psychosocial qui est la plus prégnante.
Je ne m’attarderai pas sur les différents facteurs qui sont à l’origine de cette souffrance. Ils seront abordés par les différents intervenants. Je me permets seulement d’insister sur le fait que la prévention est plus que jamais nécessaire. Les maux liés au travail deviennent essentiellement d’ordre psychosocial. Les SEPP, et le nôtre en particulier, sont témoins de cette hausse. C’est pourquoi notre équipe de psychologues ne cesse de s’étoffer, pour aider et conseiller les employeurs dans la mise en place de solutions visant à prévenir ces risques.
Des journées comme celle-ci sont donc importantes pour échanger et partager des expériences afin de prendre conscience des difficultés et de montrer que des pistes d’amélioration existent. Une de nos Conseillères en Prévention pour les aspects psychosociaux sera d’ailleurs présente tout à l’heure dans le panel pour vous faire part de certaines de ces pistes. Les échanges qui auront lieu nous permettront de préciser ce qui est la souffrance au travail et surtout comment la prévenir.
Je vous remercie d’être venus si nombreux à cette journée de réflexion, qui nous enrichira tous. Bons échanges ! »
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